1. |
Et alors quoi
04:07
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Et alors quoi ?
Tu ne vois pas que tout va de travers ?
Il n'y a plus de saisons
On a jeté l'éponge sous la mer
Coupé les ponts avec le ciel
Ne sens-tu pas que l'on manque d'air
Où est donc passé l'essentiel ?
On a chassé le naturel pour chevaucher
A grand galop vers le superficiel
Et allons donc
A quoi elles vont servir tes larmes ?
Dans ce monde qui se nourrit de son propre drame
Des hommes et des femmes qui s'enchaînent
Parce qu'ils refusent d'être à la traîne
La même trame que l'on aime tant mettre en scène
Devenus des acteurs potentiels
On s'est éloignés de nous-mêmes
Mais qu'est-ce qui nous dirige, hein, dis le moi ?!
Pourquoi tu n'oses pas admettre
Que c'est la peur qui guide tes pas
Et alors quoi ?
Est-ce que tu vas te laisser faire
Crois-tu sincèrement
Ne plus jamais avoir le choix ?
Ca paraît insensé, on s'est laissés aller
On s'est livrés au siècle comme si on était séparés
Mais c'est pareil partout, dépossédés et fous
Comment on tient encore debout
Si de nos racines on est coupés
On ne fait que pencher, de notre hauteur, tomber
Car, à trop vite s'élever, on s'est rabaissés
A nourrir des pensées d'avidité, vite fait, bien fait
On est devenus la somme de nos biens, vides et rien
Maintenant sur qui tu veux compter ?
Divisés, identités de compte bancaire
Et alors quoi ?
Tu ne vois pas que tout va de travers ?
Il n'y a plus de saisons
On a jeté l'éponge sous la mer
Coupé les ponts avec le ciel
Ne sens-tu pas que l'on manque d'air
Où est donc passé l'essentiel ?
On a chassé le naturel pour chevaucher
A grand galop vers le superficiel
N'est-ce pas de trop ?
On voudrait s'envoler de nos apparts
Achetés de rêves partis en fumée
On s'en évade les jours de grève
Il y a comme une pause
Qui voudrait s'installer en nous
Entre 4 sous, il y a des humains qui valent le coup
Mais non arrête, à quoi vont servir tes prières ?
Crois-tu vraiment abattre des murs avec des vers ?
Faudrait que j'arrête de me servir de l'écriture
Faudrait que je me taise et puis aussi que je te laisse conclure ?
Mais, tu ne vois pas qu'en nous, il y a de l'espérance
La sagesse faite d'essais, d'erreurs et d'expériences
La force immense de se créer un peu de bonheur
Car la puissance qui nous protège
Est peut-être assise là, dans nos cœurs
Tu me crois ou pas
J'vois pas que tout va de travers
La belle saison
Essore l'éponge, la sort de mer
Renoue les ponts avec le ciel
Ne sens-tu pas un nouvel air
Basé sur l'essentiel ?
On passe au naturel pour s'éloigner à pas de trop
Du superficiel
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2. |
Ma ville
03:26
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Ma ville bouillonne, t'as pas idée
Du nombre de passants qui s'affolent en une journée
Des centaines, des milliers, qui ne savent pas où aller
Ma ville les collectionne et leur façonne une destinée
Sans repères, ma ville en est un, elle aussi
Déteint sur les visages repeints, polis par les âges
Lieu de passage à vide, ancien lieu de passe-passe
Des coins sombres s'illuminent grâce à ses murs salis
Des quartiers entiers te saluent par un sourire en coin
Par une fresque de gamins qui signent leur lendemain
L'accent est dans le regard, l'histoire dans la sacoche
Et ils refont le monde, des casseroles plein les poches
Ma ville se console à la tombée de la nuit
Dans des bras inconnus qui promettent le paradis
Dans un rêve céleste ou une chanson d'amour
Dans des bars, elle s'abreuve de promesses de toujours
Ma ville...
Ma ville résonne, haut lieu de poésie
Imposante frénésie de consonnes et de cris
De colère, de tendresse, compte les mille et une nuits
Des cinq continents se réunissant ici
Une sagesse ancestrale se cache sous le voile de sa bible
Les croyances se mélangent à la sauce de ma ville
En direction du vent, les louanges se déplacent
Accentuent le mouvement de celui qui les chasse
Pressée sous la contrainte d'une paperasse ralentie
Ma ville sait se détendre sur le banc du parvis
Apprendre d'autres langues dont elle garde la trace
Elle voyage sur-place, grâce au voisin d'en face
Ma ville...
Ma ville bouillonne, t'as pas idée
Du nombre de récits qu'elle récolte en une journée
Des centaines, des milliers, qui n'osent se raconter
Ma ville les collectionne et leur façonne des papiers
Mais faut pas la chercher ma ville identité
Elle se défend avec les pieds et les poings liés
Ne touche pas à ses droits, ni à ses contes de fées
Ou elle se ligue contre toi et elle t'envoie valser
Amoureuse éperdue, bienheureuse et pourvue
Elle ne se perd pas de vue, ma ville s'aventure,
Glisse sur le trottoir ce poème pour un fou,
Traverse le boulevard et elle trace sa route
Ma ville...
Ma ville rayonne, hiver comme été
Elle me surprend quand je m'abandonne à sa beauté
Je me sens piégée dans ses murs pour quelques années
Ma ville m'emprisonne mais je lui pardonne volontiers
Ma ville...
Hiver comme été,
Je m'abandonne à sa beauté
Encore quelques années
Je lui pardonne volontiers
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3. |
Ces mots qui disent
02:59
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Pour ce texte, y’aura pas de thème,
Pas de direction, pas d’objectif, pas de solution à un problème
Pas d’effet de style dans ma diction, juste ma voix au naturel
J’ai juste envie de faire le tour de ces mots qui disent: Je t’aime
Des mots qu’on dit avec les yeux, dans un langage qui a ses secrets
Y’en a qui jouent les courageux, qui les attrapent pour faire plus vrai
Avec la bouche, avec les mains ou avec leur plume d’écrivain
Moi, j’hésite à les cacher dans un refrain ou à te crier : viens
Non, pour ce texte, y’aura pas de thème
Pas de correction, pas d’additifs, pas d’explications et puis même
Pas de terribles complications, juste ma voix au naturel
J’ai juste envie de faire un séjour chez ces mots qui disent: Je t’aime
Des mots peureux, des mots curieux, des mots qui s’écrivent en vers
Qui s’invitent dans ce cœur pour deux, que je tenais en bandoulière
Et le temps passe sous les aveux avant de faire le premier pas
Trouver ces mots qui disent: Je t’aime, te les envoyer ou pas ?
Y’aura pas de thème, pas d’artifice, pas de ligne directrice
Pour me dicter ma conduite, j’ai la meilleure institutrice
La Vie tout simplement, qui a mis sur ma route tes poèmes
Moi qui voulais prendre des cours chez ces mots qui disent Je t’aime
Y’aura pas de thème, et crois-moi, j’en fais mon affaire
Y’en aura pas deux pareils, voici l’unique exemplaire
Un texte, rien de fantastique, rien de romantique, juste un risque
Donner de la voix au naturel, glisser mes mots dans des: Je t’aime
Des mots en couleurs qui s’impriment sur le fond de mes rétines
La lumière s’y installe en prime et un autre monde se dessine
J’ai la vue qui baisse sur mes peurs, elles semblent s’éloigner
Plus de vision de terreur à la simple idée de t’aimer
Y’aura pas de thème pour le crier, le murmurer ou le slamer
Pas de règles pour le limiter, l’enfermer, ou le blâmer
Y’aura pas d’issue, pas de fuite, ce sera ici et tout de suite
Que je dirais bonjour à ces mots qui disent: Je t’aime et vite…
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4. |
Viens
03:15
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Allez viens, on s'emmène
Au coin de la rue du bout du monde
En courant à peine
Viens, on traîne,
On tente le chemin le plus long
En chahutant sur un poème
Même si on freine un peu les pieds
Dans des souliers qui aimeraient voler
Même si nos rêves sont devant, viens
On peut toujours les rencontrer
Aux prochains volets fermés
Se cachant derrière le même coin
Viens on les ouvre en grand
Et on se laisse entrer dedans
Avant de sortir d'ici,
Avant de se dire merci
Viens, prends ma main,
Si on prenait la vie avec
L'instant nous appartient, non?
Si on faisait un break
Si on trouvait le temps long,
Si on tournait en rond
Rien que pour une fois,
Si on perdait tout pour de bon
Viens on lâche tout,
Tout ce qui nous retient
Viens, on prend tout,
Tout ce qui nous vient
On passera pour des fous,
Mais çà ne fait rien
On ne fera pas tout ce qu'il faut,
Mais çà nous fera du bien
Viens on s'invente des langues
Et on refait les plans de notre propre sentier
On se déterre des angles
Et on y met des plantes de tous les côtés
Viens on dépasse l'imaginaire
Des lignes droites,
Des lignes étroites
Allez viens, on s'emmène
Au bout du coin du nouveau monde
Puisqu'on a de la veine
Viens on prend l'air,
On s'ouvre les poumons
Viens, on se tire d'ici,
On quitte la ville et ses poisons
Même si on freine un peu les pieds
Même si nos rêves sont devant, viens
On peut toujours les rencontrer
Se cachant derrière le même coin
Allez, viens prends ton sac,
D'où que tu viennes
Viens, amène ton trac
Et tes problèmes
On ne part pas loin de toutes façons,
Non je te le promets
Alors amène tout ce que tu es,
Et puis parlons de ce qui te plaît
Allez viens, on se retrouve
Et on se réinvente
Avant qu'on soit déja demain
Avant qu'on soit déjà trop loin
Viens, on se retrouve
Et on se réinvente humains
Avant qu'on soit déjà plus rien
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5. |
Au commencement
03:24
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J'peux pas te dire comment tout çà a commencé
Par une révolte peut-être, contre un système scolaire coincé
Je rêvais de grandes espaces vides, d'un sentiment de liberté
De voir venir mes rides en ayant pu me réaliser
Exploiter tout le potentiel du devenir humain
En regardant le ciel, me souvenir d'où je viens
Je m'amusais avec la lune, les yeux fermés
Et la retrouvais sous ma plume, lampe allumée
J'ai lâché prise sur une roche qui s'effritait
Abandonné la connaissance des diplômés
J'ai choisi pour unique bagage un cœur bien accroché
Au paysage qui défilait, je voulais une vie aux mille visages
Partout, dans chaque recoin de mon âme,
Il y avait cette curiosité animée par chaque objet
On dit que la vie est dans tout, je crois que je l'ai sentie, c'est tout
J'ai exercé le sens inné de voir le monde avec amour
J'peux pas te dire comment tout cela a commencé
Je n'étais sûrement pas née, j'ai demandé à mes aînés
Comment c'était avant, qu'est-ce qu'on faisait
Pour être heureux vraiment, pour être soi-même, qu'est-ce qu'on disait
A ces gens qui nous observent, le regard figé
S'accrochant au passé, à leurs croyances dépassées
Ou vivant au futur, dans l'espoir vain d'un meilleur temps
Tu sais, personne ne m'a répondu que la vie est présent
J'peux pas te dire comment tout cela a commencé
J'ai vu le reflet de moi même dans le miroir du temps
Je suis restée sans bouger, je me suis demandé
Si suivre cette image était cela vivre vraiment
J'ai senti naître un souffle court dans ma poitrine
L'air contenu depuis toujours s'échapper de mes narines
Le film de toute l'humanité s'imprimer sur ma rétine
En un instant d'éternité, j'ai vu défiler la bobine
La peur, la haine, le désespoir et la peine
La joie, la fête, la foi et la paix
L'amour dans un absolu infini
D'infimes parties, nous étions tous unis
N'était-ce qu'un instant magique ou rien qu'une pensée
Quoi qu'il en soit, elle était belle,
Voilà comment cela a commencé
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Sofi d'ailleurs Belgium
Poète, slameuse et diseuse de bonnes aventures, Sofi d'ailleurs aime fouler le sol de sentiers inconnus. La poésie pour compagne de vie, elle se risque à caresser l'âme des coeurs sensibles. Accompagnés au piano, à la guitare ou habillés de silences, ses textes appellent au voyage intérieur.. ... more
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